Pas de quoi se vanter

Ils se sont fait peur, ne pouvant assumer leurs divisions. Les trois piliers du plan qui étaient sur la table depuis le début de l’Eurogroupe ont finalement été adoptés à l’arraché, mais leur montant total de 540 milliards d’euros ne représente qu’à peine plus d’un tiers des 1.500 milliards d’euros des besoins de financement estimés par la BCE.

Les dirigeants hollandais, isolés et sous une énorme pression de leurs collègues, ont dû cesser d’exiger que les prêts du MES ne soient accordés qu’à condition de s’engager à poursuivre les réformes, cette idée fixe dont ils ne pouvaient se défaire malgré les circonstances.

Les euro-obligations passées à la trappe, il a été décidé qu’un fonds de relance serait discuté plus tard, mais aucune somme n’a été actée, aucune modalité n’a été discutée. Il n’a même pas été question de savoir comment tous les prêts pourront être remboursés par des pays qui sortiront de la récession et dont l’appareil productif se remettra progressivement en marche. Ce sera l’objet de nouvelles divisions et frayeurs, mais chaque chose en son temps.

Voilà les termes de « l’excellent accord » proclamé par Bruno Le Maire, le ministre français. Le prochain sommet pourra bien se tenir, ce n’était pas le moindre des enjeux.

Au sortir de la réunion, après s’être congratulés, ils auront pu apprendre que, selon le FMI, la pandémie provoque « les pires conséquences depuis la Grande Dépression » de 1929.

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